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Comment fonctionnerait une école non marchande ? Un projet tout simple.Chaque personne a en elle un réservoir de formations, de connaissances, qu'elle souhaite partager. Symétriquement, chaque personne a en elle un réservoir de formations, de connaissances qu'elle souhaite ou qu'elle doit acquérir. Il suffit alors que ces personnes se rencontrent et échangent de manière non marchande leur savoir, avec les ressources culturelles et éducatives dont elles disposent. Ces échanges non marchands, désintermédiarisés et non hiérarchiques (volontaires) pourraient constituer la base d'une école réticulaire et non marchande. En ce qui concerne l'apprentissage des enfants, les enfants pourraient se retrouver par petits groupes allant chez des parents, ou des formateurs passionnés par un domaine, qui dispenseraient à tour de rôle leurs connaissances. Face à l'institution scolaire.On peut rétorquer qu'un tel service est déjà rempli par l'école républicaine ou les écoles recourant à la pédagogie alternative. Mais ces formes d'échanges de savoir sont antithétiques. 1. La "gratuité scolaire", qui n'en est pas une puisqu'elle consiste seulement en une redistribution des ressources (nous la payons indirectement), est précaire. Combien de temps durera-t-elle ? 2. L'institution scolaire, en professionnalisant l'éducation, a occulté la simplicité de l'échange volontaire qui en résulte, et l'a enserré dans une logique hiérarchique. Comment ? Par l'établissement d'un processus socio-économique de création de la rareté (cf. I. Illich).
En créant une telle pénurie, et en stigmatisant le manque, l'institution scolaire crée une hiérarchie de fait. Hiérarchie qu'elle institue par les pouvoirs dont elle dispose, puisque, de fait, elle est la seule en mesure d'évaluer ses activités. En somme, l'institution scolaire modèle le marché pour les services qu'elle dispense. Et la production de la rareté n'est pas le seul élément en jeu dans la constitution du marché. Depuis la fin du XIXe siècle, l'école fournit un service d'occupation des personnes inactives de moins en moins évitable (enfants, étudiants) et utilise dans une large mesure la contrainte pour obliger à la consommation de ces services. Voilà, ici, une autre source de hiérarchie qui conduit, grosso-modo, à l'instauration d'une école-prison, où l'élève est sous la tutelle psychologique et légale de son maître, sans pouvoir lui échapper véritablement. Que l'on cautionne encore, au XXIe siècle, un tel système de partage des savoirs est tout simplement scandaleux. Bien sûr, s'il y a soumission volontaire, il est acceptable. Mais c'est un euphémisme de dire que dans l'institution scolaire, ce n'est pas vraiment le cas. Puisque, même dans l'enseignement le moins coercitif possible, l'ombre du diplôme plane et éteint tout espoir de rapport non hiérarchique. C'est d'autant plus honteux qu'il est rare qu'il y ait une séparation des pouvoirs entre ceux qui enseignent et ceux qui dispensent le diplôme. 3. Les écoles alternatives ne modifient pas fondamentalement les règles du jeu, au sens où la barrière entre le professionnel et le client (ou entre le pourvoyeur de savoir et le récepteur qui n'a pas trop le choix...), est maintenue. Sur la base de ce constat, qui n'est pas neuf puisqu'il date des années 1970, on peut étendre l'analyse de l'institution scolaire dans deux directions:
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